La rubrique cri-tik de Naoko

Petites annonces et pour parler de tout et de rien....

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Naoko
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La rubrique cri-tik de Naoko

#1 Message par Naoko »

En attendant de la mettre ailleurs... j'inaugure avec ma première cri-tik (mon premier coup de coeur dans ce cas présent)

Strawberry shortcakes, millefeuille à la fraise/ Kiriko NANANAN
Editions Casterman, collection Sakka, 2006


Quelques mots sur l’auteur :
Kiriko NANANAN est une mangaka au style particulier. Connue pour ses œuvres telles Blue (amour platonique entre deux lycéennes) et Everyday, elle dépeint les sentiments, la mélancolie et les questionnements de ses héroines avec un trait tout particulier.


Strawberry shortcakes, l’histoire :

Tokyo, quatre femmes, un mal être commun.

Toko est une mangaka connue. Récemment larguée par son copain, elle vit chez une amie, Chihiro. Toko sombre peu à peu dans la boulimie et reste cloîtrée, en venant à détester Chihiro qui sort et fait une rencontre.

Chihiro, jeune office lady (secrétaire au poste de photocopieuse, café et petites tâches), envie le talent de Toko. Elle ne sait pas quel sens donner à sa vie, et tente de s’en sortir du mieux possible.

Akiyo travaille comme prostituée pour pouvoir s’offrir une maison avec terrain. Belle, distinguée quand elle travaille, elle redevient la Akiyo à lunettes et chignon dans la vie courante. Cette jeune femme à la double apparence est secrètement amoureuse d’un ami : Kikuchi.

Riko, elle, est candide. Elle rêve d’amour avant tout, d’un peu de douceur.

Ces quatre jeunes femmes sont très touchantes. NANANAN aborde le sujet des sentiments, de l’amour sans tomber dans la mièvrerie. Les moments à deux sont peu nombreux, parfois inexistants. L’histoire n’a pas pour but d’avancer, d’ailleurs, on n’avance pas toujours dans la vie, on stagne, on recule. Des moments anodins, quotidiens mais qui labourent le cœur de ces demoiselles. Un récit touchant, intimiste, loin des clichés de la romance.

Le style :

Le graphisme de NANANAN est très sobre : peu de détails, très peu de trames, un trait noir, simple, suffisant à lui-même. Beaucoup de gros plans, des gestes, des objets, notre vie ne se résume t-elle pas à cela ? Son style est celui de l’intériorité, du personnel (il y a beaucoup de monologue sur fond de case noire). Il ne sera peut-être pas au goût de tout le monde et certains n’y seront pas réceptifs mais parler des sentiments humains requiert cette humilité du trait, cette pudeur.


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Guigui le gentil
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#2 Message par Guigui le gentil »

Donc tu es très shojo ;)
En tout cas merci de partager tes lectures, ça fait du bien, même si c'est du manga (je dis ça car ce n'est pas ce que lise la majorité des scarabées) :)
www.webellipses.com

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Asid
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#3 Message par Asid »

Je n'ai pas encore pris le temps de lire donc, pour le moment, pas de réaction... Mais ça va venir. :wink:
[b]Asid[/b]
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zombie
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#4 Message par zombie »

J'avais beaucoup aimé Blue (et fait l'impasse avec Everyday qui est, je crois une oeuvre de jeunesse qui n'a pas encore la maturité graphique de Blue et est trop inspiré par les grand yeux style shojo, ou alors je confond avec un autre de ses mangas), ta critique et le résumé de ce nouvel opus me donne assez envie de découvrir sa nouvelle BD
Guigui le gentil a écrit :Donc tu es très shojo ;)
Réduire Nananan a du shojo, c'est très réducteur (oui ça fait répétition, et alors !^^) ! :evil: :wink:
C'est bien plus que ça, Kiriko Nananan est une auteur qui sort du rang, ses oeuvres sont une sorte de mix entre la nouvelle vague française et le shojo, vraiment très chouette et touchant.

Naoko
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#5 Message par Naoko »

Merci Zombie, c'est tout à fait vrai. NANANAN est un auteur "manga" (oui car bd jap) mais josei (manga pour jeunes femmes entre 20 et 30 ans, donc avec des questions plus mature, sur les relations, la sexualité,...)

Blue est vraiment une belle oeuvre, je l'avais découverte avec ce manga. C'est sobre, fin et très touchant!


Bientôt, une nouvelle critique...

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lokorst
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#6 Message par lokorst »

Naoko a écrit :

Bientôt, une nouvelle critique...
Je pense qu'après cette première critique convaincante il est fort probable que cette deuxième critique trouve sa place sur le ouaisweb.

Naoko
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Tokyoland de Reiss

#7 Message par Naoko »

Tokyoland/ REISS Benjamin
Editions12 Bis, 2009


Quelques mots sur l’auteur :
Je ne connais absolument pas l’auteur, Benjamin Reiss. Après quelques recherches, je découvre qu’il est dessinateur de Baby Love, Pourquoi tant d’amour ? avec Foenkinos chez Emmanuel Proust éditions.
J’avoue, j’ai lu Tokyoland à cause de son titre et de son résumé (qui n’est pas celui qui suit) !


Tokyoland, l’histoire :

Jean-Yves Brückman est un jeune dessinateur français. Pour y suivre celle qui croit être la femme de sa vie et puisqu’elle est japonaise, il part sur un coup de tête s’installer à Tokyo !
Bien sûr, Jean-Yves va se confronter à ce nouveau modèle de vie : la barrière de la langue, des coutumes, le fait d’être un étranger. Pas évident de trouver du travail…
De fil en aiguille, notre dessinateur va répondre à une annonce d’assistant mangaka.
Comme il est dit dans Tokyoland, Jean-Yves va vivre un vrai Lost in translation.
Le style :

Tokyoland est une BD bien sympathique. Un trait rond, parfois « enfantin » (Jean-Yves a un visage à la Hergé) présent pour souligner le style comique. Benjamin Reiss navigue entre les genres graphiques (ce n’est ni un manga, ni de la Bd franco-belge).
Le format est celui d’un album mais souple avec beaucoup de pages, un traitement en niveaux de gris (des bleus, du noir, des gris), quelques trames. Reiss a un style graphique que j’aime beaucoup et que je qualifierai de « nouvelle vague française mais d’inspiration mondiale ».
Le récit est intimiste, drôle, souvent touchant et frais.

Le plus : Tout comme son héros, Tokyoland est un territoire au milieu de deux extrêmes : l’Asie et l’Europe, de deux styles : le manga et la BD franco-belge. Une belle façon de réconcilier les genres et de savourer cette création qui nous fait voyager dans le monde des dessinateurs.

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Une planche:
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Naoko
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Aya de Yopougon

#8 Message par Naoko »

Je vois que vous avez peur que je ne parle que manga, Japon,... alors spécialement pour vous, un gros coup de coeur! Faisons un saut dans le Abidjan des années 70! Laissez vous enjailler (séduire) par Aya!


Aya de Yopougon/ scénario de Marguerite ABOUET, dessin de Clément OUBRERIE, Edition Gallimard, collection Bayou, 2006. 4 tomes, en cours de parution.



Aya de Yopougon, l’histoire :

Côte d’Ivoire, un village près d’Abidjan, années 70 !
Nous suivons trois familles durant l’âge d’or de la Côte d’Ivoire. Pas de guerres, pas de famine, du travail, l’école pour tous…une certaine insouciance.
Aya vit à Yopougon avec sa famille et ses amies Adjoua et Bintou, trois belles go (filles) qui aiment aller behou (sortir).
Bien sûr, les problèmes sont familiaux : histoire d’amour, d’adultère, condition de la femme, homosexualité, mère-fille, femmes aux caractères bien trempés, hommes qui doivent avoir de la fierté, polygamie…
On s’attache réellement aux personnages car ils sont tous très différents, très vivants et hauts en couleurs ! Et leur quotidien nous touche.

Le style :


Aya de Yopougon est un récit très vivant, très coloré et les dessins de OUBRERIE servent magnifiquement le texte de ABOUET. Les planches se découpent généralement en 6 cases de même taille. Le trait est fin, expressif, les teintes chaudes. Un vrai saut à Abidjan.
Le must du must : les bonus, je les adore. Par exemple, on y trouve la recette du Kédjénou de poulet ou encore les techniques pour attacher son bébé dans le dos avec un pagne (bande de tissu).
Mais le plus sympa reste sans doute le lexique. En effet, les personnages gardent la façon de parler d’Abidjan : les exclamations à la « deh ! », les expressions… Au début, tout cela pourra vous dérouter mais quand vous vous les aurez appropriées, elles donneront plus de saveur à l’histoire, comme un kub or ou un peu de lait de coco dans votre poulet.
Savourez Aya de Yopougon, et vous en redemanderez !


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lokorst
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#9 Message par lokorst »

Pfff....

Va encore falloir que je rallonge ma lise de BD à lire...


Pfff...
^^

Naoko
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#10 Message par Naoko »

C'est bien le but!
Ca veut dire que ca donne envie, c'est bien non?

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